Les injustices des pervers servent souvent d'excuse aux nôtres. [PV: Inori]

Son réveil interne le lève après une bonne nuit de sommeil. Il jette un coup d’œil à celui qui se trouve sur sa table de nuit et constate qu'il a encore une bonne heure devant lui pour se préparer, bien que l'on soit samedi, le gamin a un emploi du temps bien serré. Il s’étire et profite cinq petites minutes de la chaleur des draps puis fini par se convaincre de passer à la douche. Le jet d’eau glaciale termine de remettre ses idées en place. Pour cette journée particulière le jeune garçon s'habille de façon à être plutôt discret, un bermuda de toile lui donnant un petit côté enfantin, une chemise bordeaux sous un veston noir, pour la petite touche finale une casquette noire cachant parfaitement son visage, permettant de s'éclipser sans éveiller les soupçons. Il prend une sacoche avec lui qu'il place en bandoulière, un sac plutôt bombé, à se demander ce qu'il peut bien y fourrer, surtout pour un jour de repos.

Kota sorti de son appartement, le pensionnat du lycée, ce n'était vraiment pas un endroit pour lui, en tant que voyeur confirmé (il s'est lui-même donné le titre) il se doit d'avoir une certaine intimité, ses gadgets en masse remplissent une grande partie de sa chambre, bricoles qui pour la plupart sont inutiles, mais que voulez-vous, que ferions-nous sans ces petits outils sans intérêt...
Sur le chemin le jeune Kota s’arrêta net lorsqu'une odeur sucrée parvint à ses narines, un marchant, plutôt un pâtissier qui apparemment venait de France présentait meringue, berlingot et autres délices au plus grand plaisir des fins gourmets, tous plus colorés les uns que les autres, certains même étaient très originaux, il n'attendit pas longtemps avant de s'en acheter une poche pleine puis parti, un donuts recouvert de chocolat dans la bouche. Kota marchait d'un pas lent, regardant ce qui se passait autour de lui. Il y avait décidément beaucoup d'animation en ce moment! De nombreux spectacles avaient lieu aux quatre coins de rues, c'était plutôt apaisant de voir tout ce monde baignés dans la bonne humeur, de plus qu'il faisait un temps splendide pour rajouter une touche de plaisir à cette belle journée. Le soleil émettait une douce chaleur, aller à la piscine aurait été une bonne idée, mais il avait autre chose à faire.

Le jeune garçon se trouvait actuellement dans la cour du lycée, les haies vertes entouraient cette place ou tout événement pouvait se produire allant aux combats de shoukanjuu (étant encore dans l'enceinte du lycée c'était normal), aux premières romances des jeunes. Kota s'assit sur un joli petit banc blanc il avait sur ses genoux un ordinateur portable, très minutieux ce portable renfermait des tas de données particulièrement importante pour lui, cet endroit était son terrain de chasse préféré, les buissons qui entouraient cette place était en fait truffés d'appareils en tout genre, tous reliés par l'ordinateur du jeune homme, il pouvait voir tout ce qui se passait, toutes les personnes et prendre autant de photos qu'il le désirait (comment croyez-vous qu'il se fait son argent de poche), grâce à ce coup de main il est plutôt connu dans le monde des otakus, pervers et autres créatures dans le genre.

Au bout de quelques minutes le jeune homme rouvrit son œil couleur océan, son attitude de petits vieux à se prélasser sur un banc durant des heures n'avait pas l'air de perturber les passants, le jeune voyeur poussa du bout des lèvres une espèce de sifflement continu de satisfaction, sur un rythme plutôt mélodieux, presqu'autant que le petit rossignol niché sur une branche au-dessus de sa tête. A ce même moment les sens élevés du jeune homme entrèrent en éveil, la rentrée venait juste d'avoir lieu et de ce fait il ne connaissait pas encore les nouvelles arrivantes de son cher lycée (ce pourquoi il passe ses week-end sur un banc du parc) devant lui, une jolie jeune demoiselle qui devait avoir environ le même âge que lui se tenait là, raide et fixait quelque chose de son regard sévère, ses longs cheveux noirs voletaient à chacun de ses pas, mais une chose intriguait le jeune homme, que faisait-elle ? Elle avait l'air plutôt soucieuse...

Rah ! Que c'est dur le matin [oui c'est au présent parce que ça l'est toujours]. Rien de pire que le réveil du matin... Elle se traînait jusqu'à la douche. Quelle misère. M'enfin bon, une fois prête, elle prit mon sac avec mes affaires ou plutôt ses grosses valises avec toutes ses affaires accumulées depuis... longtemps. Puis elle claqua la porte de sa chambre d'un bruit presque monstrueux mais cela lui était égal puisque c'était la dernière fois qu'elle verrait ce lycée de merde où ils sont tous tendu du string. Pour ceux qui n'ont toujours pas compris : elle venait d'être renvoyée de son lycée, et comme toujours c'était un samedi, jour de repos, qu'elle devait se farcir le changement de lycée, de région, de lit, d'ennemis... Cependant, on avait laissé dire que dans le lycée où elle allait se trouver n'en était pas moins... étrange... S'ils parlaient des Shoukanju ils étaient tous bels et biens insouciants et naïfs. Parce que tout de même Inori s'était bien renseignée au sujet de ce pensionnat... Enfin surtout c'est qu'elle en avait un de Shoukanju. Ouais même qu'elle le surnommait « petit John ». C'était tout son reflet, à quelque chose près.

Qu'est-ce qu'il y avait du monde. D'ailleurs, ça l'énervait déjà. Elle n'aimait pas lorsqu'il y avait trop de monde, du moins quand elle n'était pas en lieu connu. Tout ces gens... limite si l'on ne percevait que la chevelure des gens. Inori inspira un bon coup en fermant les yeux. Et, en même temps qu'elle expirait elle rouvrit ses yeux et soupira un bon coup. Le découragement l'avait gagnée, pour sûr. Rien qu'à regarder sa tête on pouvait deviner l'énervement profond... gardant une once d'inquiétude. Elle devait se présenter au plus vite à... quelqu'un du pensionnat. Cependant la nippone préférait prendre son temps avant d'affronter ce monde. La jeune fille sortit de sa poche un téléphone portable et regarda l'heure. Il lui restait encore une belle marge avant de se présenter. Elle saisissait une paire d'écouteurs, les brancha à son téléphone et les mis dans ses oreilles. Grâce à sa musique elle put se détendre, et oublier les gens qui l'entouraient... ou presque. Un garçon petit de taille mais ça ne reflétait pas tout à fait l'âge qu'il devait avoir. Ce garçon, il la regardait avec son PC sur les genoux. Qu'est-ce qu'il lui voulait ? Cela devait faire depuis on ne sait trop de temps qu'il la fixait. *Quoi ? J'ai un truc qui va pas ? J'ai une tâche ? Pas possible j'ai pas mangé depuis hier.* Mais l'air de rien la nippone ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil sur son blazer : rien. Mais alors qu'est-ce qu'il lui voulait bordel ?! Inori plissa ses yeux, comme si elle voulait le mitrailler du regard durant à peine une seconde. Bah oui, tout simplement parce que ce garçon se tenant devant elle, elle le trouvait attachant, voire même mignon. Le genre de garçon que si c'était ton fils tu voudrais le serrer très fort jusqu'à l'asphyxie tellement tu l'aime ce gosse. En fait, Inori portait presque un regard maternel pour ce garçon. Pourtant étrangement il ne se privait pas de la dévisager.

Un peu moins d'une minute s'écoula ainsi : la jeune nippone s'interrogeant sur le comportement du garçon assit tranquillement sur un banc. C'était l'enclenchement d'une seconde musique dans les oreilles de la rebelle qui la fit sortir de ses pensés. Elle s'approcha du garçon aux yeux bleus, d'un bleu profond, celui d'un océan. Restant debout face à lui, n'osant pas vraiment s'asseoir à ses côtés, elle engagea la conversation... maladroitement dirions-nous :

« Euh... Depuis tout à l'heure j'ai la vague impression que... je ne passe pas inaperçue... »

Elle qui n'était habituellement pas si intimidée par quelqu'un. Surtout par un garçon qui devait pas même avoir bien plus d'années de plus qu'elle. Bon il faut avouer que jusqu'à présent la japonaise n'avait jamais eut ce genre de situation.

La jeune demoiselle s’arrêta, dévisageant le petit voyeur de son regard sévère et trop sérieux à son goût, cependant, celui-ci lui allait plutôt bien, à ravir même. Il prit son portable puis envoya un message à un certain ami, ou plutôt disons… Une connaissance.

« Euh... Depuis tout à l'heure j'ai la vague impression que... je ne passe pas inaperçue... »

Ce n’est pas qu’une impression ma jolie, depuis qu’elle est postée au centre de ses multiples appareils, c’est elle sa cible principale. Elle avait l’air quelque peu soucieuse et dans un élan de générosité, ne voulant surtout pas l’embarrasser, il stoppa les photos et posa son « arme ultime » près de lui, se releva fermement, jaugea en quelques secondes la demoiselle qui se présentait à lui et chuchota dans sa barbe qu’il n’avait pas encore :

« Certainement du… voyons voir… 95 B voir C pas mal du tout… »

Il fit une sorte de révérence pas très élégante qui, selon les avis, le rendait soit particulièrement mignon ou simplement idiot, tenant son bonnet de sa main droite, l’abaissant de manière à cacher son regard mesquin, seul son sourire satisfait et narquois laissait envisager un esprit perverti par la perversion même. Puis il continua de sa voix habituellement rauque :

« Je suis Kota Tsuchiya de la classe F, enchanté, puis-je savoir comment vous vous appelez, ainsi que votre affectation au sein du lycée ? »

Par politesse et surtout par habitude de s’adresser à des personnes plus âgées (eh oui il lui arrive de parler correctement), il la vouvoya sans faire trop attention. Il ne resta tout de même pas longtemps dans cette position ridicule, puis relança son regard vers son interlocutrice, enfin ce qu’il voyait d’elle, ayant toujours son bonnet cachant la moitié de ses prunelles bleues marines…
Kota restait tout de même prudent, restant à au moins un mètre de la jolie japonaise, à en juger par son apparence elle devait être lycéenne, certes, mais elle rentrera certainement dans peu de temps à Fumizuki, à la vue de son uniforme inconnu et le fait qu’elle se trouve dans le périmètre délimitant les ESB, elle ne pouvait qu’être une élève transférée, c’était son instinct de mâle qui lui parlait. Bien que sa vision soit réduite il ne perdit pas une miette de ce qu’il se passait autour de lui, il saisissait tout, pas un bouton était mis de côté, pas le moindre coup de vent, pas la moindre jupe qui vole, en clair c’est un pro.

Voulant déchiffrer le visage de la demoiselle, il retira son cache, ébouriffant ainsi ses cheveux désormais en bataille, mais à sa plus grande surprise, aucune réaction de sa part, elle semblait parfaitement sereine dans son expression. Soit elle n’avait pas remarqué que la zone était truffée de caméras ou bien cela lui était complètement égal puisqu’elle pensait la même chose que lui… Bon la dernière solution était peu probable, mais personnellement elle avait de quoi être intéressante, il y avait de nombreuses personnes adepte du voyeurisme, parmi eux on trouvait particulièrement des idiots de cette chere classe F, puisque les dits « intelligents » trouvent cette activité trop enfantine… ils ont juste du mal à avouer qu’ils ne savent pas comment s’y prendre pour « regarder sous les jupes des filles », raah les bandes d’amateurs, elle pouvait également devenir son élève… bon reprenons nos esprits, c’est bien de rêver, mais il faut savoir revenir à la réalité.
Rien qu’en y pensant, tout ce qu’il pourrait faire, tout ce changement (travailler avec une fille évidemment), les idées germaient en masse dans sa petite tête, un filet de sang venait de faire son apparition, le jeune garçon s’empressa de l’essuyer tout en gardant son air souriant, laissant tout de même une marque rougeâtre mal disparu.

N’étant pas un bavard de nature le jeune garçon attendait simplement la réponse de sa « nouvelle victime » (ou pas), avait-il un plan particulier ? Ou attendait-il une réponse particulière de la jeune femme ?...

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